Mise à jour, 01 novembre 2022 :

Les autorités camerounaises signalent une épidémie de choléra dans la région de l’Extrême-Nord. Au 24 octobre, le ministère de la Santé publique a signalé 193 cas suspects de choléra et 11 décès liés dans la région. La situation est préoccupante dans le camp de réfugiés de Minawao, où 86 cas et 3 décès ont été signalés.

Selon l’ONU, le ministère de la Santé publique et les organisations humanitaires apportent une aide urgente aux personnes affectées pour briser la chaîne de transmission et organisent des campagnes de sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène. Cependant, les moyens logistiques et financiers sont limités. De plus, les inondations dans l’Extrême-Nord compliquent l’accès à l’eau potable et aux latrines et augmentent le risque de propagation rapide de la maladie du choléra.

Rapport original, 31 octobre 2022 :

La situation des inondations dans le nord du Cameroun s’est aggravée au cours des 4 dernières semaines et le nombre de personnes touchées dépasse désormais les 150 000 suite au débordement des fleuves Chari et Logone.

Pendant ce temps, les inondations des mêmes rivières ont affecté les régions voisines du Tchad, en particulier la capitale N’Djamena, où près de 100 000 personnes ont quitté leurs maisons pour trouver des endroits plus sûrs.

Inondations dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, octobre 2022. Photo : OCHA Cameroun

Cameroun

Selon un récent rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), les inondations en cours dans le nord du pays ont touché plus de 150 000 personnes dans les départements du Mayo-Danay, du Logone-et-Chari et du Mayo- Tsanaga.

Environ 18 276 maisons et 27 400 hectares de cultures et de terres agricoles ont été détruits et 5 886 têtes de bétail perdues. Plus de 294 points d’eau et 1 194 latrines ont été endommagés. Les inondations ont également perturbé les services sociaux de base, notamment les écoles, les établissements de santé et les marchés. Les dégâts causés par les inondations à plus de 126 écoles ont interrompu l’éducation d’environ 38 813 enfants.

Les communautés vivant à proximité des fleuves Logone et Chari en crue sont les plus touchées. Certains ont été contraints d’abandonner leurs maisons pour se regrouper dans des zones plus sûres, souvent dans des conditions très précaires avec un accès difficile à l’eau potable, des latrines insuffisantes et un manque de nourriture, a indiqué OCHA.

Des quartiers entiers ont été inondés dans les villes de Yagoua, chef-lieu du Mayo-Danay, et de Kousseri, chef-lieu du département du Logone-et-Chari.

Les inondations dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun ont commencé à la mi-août 2022. Fin septembre, environ 40 000 personnes étaient touchées dans les départements du Mayo-Danay, du Logone-et-Chari et du Mayo-Tsanaga, comme indiqué ici.

La situation des inondations s’est aggravée depuis lors en raison de la montée des rivières et des lacs. OCHA a déclaré : « Alors que les pluies ont connu une diminution relative depuis la mi-septembre, une montée significative des eaux des fleuves Logone et Chari, ainsi que des lacs Maga et Wina, a été observée. Cela a entraîné la rupture des digues de protection, et le débordement des eaux dans plusieurs localités.

Le fleuve Chari devrait rester élevé au cours des prochaines semaines, faisant craindre une augmentation des inondations et des dégâts ultérieurs dans les localités riveraines, notamment dans le département du Logone-et-Chari.

Inondations dans le département du Logone et Chari, région de l’Extrême-Nord, Cameroun, octobre 2022. Photo : UNHCR / Moise Amedje

Tchad

Les inondations le long des fleuves Logone et Chari ont également touché des régions du pays voisin, le Tchad, en particulier la capitale N’Djamena où les 2 fleuves se rejoignent.

Le 19 octobre, pas moins de 49 569 personnes (10 340 ménages) ont été chassées de chez elles et se sont réfugiées dans des lieux publics. Au 29 octobre, OCHA a signalé que 98 785 personnes (16 756 ménages) avaient été déplacées dans la ville.

Avant la montée des fleuves Chari et Logone à N’Djamena, au Tchad. Image satellite Copernicus Sentinel 2 prise le 20 septembre 2022. L’image utilise 4 fausses couleurs urbaines.
Inondations à N’Djamena, au Tchad, suite au débordement des fleuves Chari et Logone. Image satellite Copernicus Sentinel 2 prise le 15 octobre 2022. L’image utilise 4 fausses couleurs urbaines.

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